Bienvenue dans le monde de la série policière française. Ici, le
local est rangé comme une agence de la Société générale, animé comme le centre de traitement de la Sécu, cheap comme des préfabriqués d'université, éclairé comme le plateau de Nulle Part ailleurs. On entend bien les voix des acteurs, personne ne parle plus fort que les autres, aucun ne semble avoir vraiment quelque chose à faire, même si on sent l'effort des concepteurs pour mettre pleins de gens en arrière-plan. Ils s'agitent, mais dans un ballet ouaté, c'en est presque beau tellement c'est irréel. Le bruit revient lorsque le héros a fini de parler, sinon on oublie où on est. Les suspects, ou témoins, sont aussi très calmes. Certains sont bien interprétés, mais d'autres très mal, alors cela n'aide vraiment pas à mettre un peu de vie dans le lieu. Les policiers, même quand ils pataugent vraiment dans leur recherche du disparu, ne sont jamais angoissés. Le personnage, comme celui qui l'incarne, oubliera son rôle de policier de sitcom une fois rentré chez lui. Les acteurs viennent jouer, là aussi mal pour certains et bien pour d'autres. Didier Pain semble oublier qu'il n'est pas Maigret, mais ce rôle suranné crée un décalage presque comique. Les situations sont presque crédibles, et, des fois, presque émouvantes. Voilà, Dossier disparus, c'est entre le presque rien et le presque bien. Il faut s'en contenter, ne pas penser que, il y a cinq ans, Navarro paraissait plus original, sans même évoquer les séries réalist