Les «Marie-Claire» sont vraiment «en colère», comme le proclame une
banderole déployée à l'entrée de l'immeuble d'Issy-les-Moulineaux. Quelques-unes discutent dans un couloir avec Arnaud de Contades, fils de la PDG, Evelyne Prouvost. Et il en entend de toutes les couleurs, le «fils de la patronne».
On lui reconnaît «du courage»: il est le seul membre de la direction à être descendu de son septième étage pour tenter de comprendre les raisons de la grève de vingt-quatre heures votée à une forte majorité. Mais la petite assemblée (une vingtaine de jeunes femmes, deux ou trois hommes) en profite aussi pour lui dire tout ce qu'elle a sur le coeur. «On n'en veut pas de vos propositions pour les 35 heures, lui lance une commerciale. Vous supprimez les congés d'ancienneté et vous refusez d'embaucher, vous croyez qu'on peut accepter ça?» Appuyé contre le mur, Arnaud de Contades encaisse poliment. «La question est de savoir si l'on peut faire tourner l'entreprise avec des gens qui travailleraient 198 jours par an», répond-il.
Les 35 heures ne sont visiblement pas le seul motif de mécontentement. On épingle «le directeur des relations humaines qui s'enfuit quand on lui demande quelque chose», on déplore de «ne pas être écoutées». Bref, «on en a marre de se défoncer pour faire de bons journaux et n'avoir jamais un mot ou un geste de remerciement», résume une des participantes.
Dans le hall, une centaine de salariés se demandent «ce qu'il faut faire quand on est en grève». «Est-ce qu'on a l