Aujourd'hui, Lionel Jospin doit fixer le destin d'Arte vis-à-vis du
holding France Télévision. Ce dernier est prévu par la loi sur l'audiovisuel public adoptée par les députés en mai et qui passera sous les fourches caudines du Sénat à partir de demain. Le Premier ministre a été amené à arbitrer le conflit opposant depuis plusieurs mois les dirigeants de la chaîne franco-allemande et son gouvernement, conflit né d'un malencontreux «oubli» dans le texte de loi.
«Mépris diplomatique». Dans son empressement à créer une entité audiovisuelle publique forte, Catherine Trautmann, ministre de la Culture et de la Communication, avait tout naturellement intégré Arte dans son projet de holding, négligeant le statut spécifique de la chaîne, née d'un traité franco-allemand en octobre 1991. Cette particularité statutaire dans l'audiovisuel public français ne fit pas plus ciller les députés lors de leurs débats au printemps. Depuis, certains, des deux côtés du Rhin, n'ont pas hésité, discrètement mais fermement, à évoquer en l'espèce un «mépris diplomatique assez grave».
Plusieurs réunions entre le président d'Arte, l'Allemand Jobst Plog, et la ministre française avec l'ancien ministre de la Communication Georges Fillioud dans le rôle de «monsieur bons offices» n'ont pas permis de trouver une solution qui satisfasse les deux parties, tant les positions des uns et des autres étaient tranchées. «Nous n'aurons pas à sortir du holding puisque nous ne voulons pas y entrer», assurait Jobst Plog