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Libération
Critique

Suicide en prison. RFI, «reporteurs», lundi, mardi et mercredi à 19 h 15.

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publié le 17 janvier 2000 à 21h54

Il y a en moyenne un suicide tous les trois jours dans les prisons

françaises, six à sept fois plus qu'au-dehors. Et le chiffre a doublé en dix ans. Pour lutter contre ce qu'on appelle la «sursuicidité carcérale», Elisabeth Guigou a édité une circulaire en 1998 pour améliorer la condition d'accueil des détenus, et «les rétablir comme acteurs de leur propre vie». Anne Corpet, journaliste à RFI, est allée voir sur place la réalité de ces intentions dans la maison d'arrêt de Loos, près de Lille, l'un des onze établissements pilotes désignés par le ministère de la Justice pour appliquer son plan de prévention. Un constat en trois épisodes, stupéfiant, qui s'ajoute ici au témoignage de Véronique Vasseur, Médecin chef à la prison de la Santé (lire aussi en pages évènement). Le jour de la visite de RFI, l'établissement, conçu pour 510 places, comptait 962 détenus. Deux à trois prisonniers cohabitent dans des cellules de 9 m2, sans aucune intimité. Anne Corpet laisse la parole à quelques détenus, interroge des surveillants, un aumônier, un psy. Ce reportage radio pourrait être un documentaire télé. Mêmes intonations dans le commentaire, même ambiance. On entend le bruit des pas dans les couloirs, celui des clés, des portes qui s'ouvrent puis se referment. L'écho des voix résonne lugubrement au mitard où un type gueule en permanence depuis son incarcération. Au quartier disciplinaire, on s'y suicide vingt fois plus qu'en cellule.

Il y en a eu trois l'an dernier au QD de Loos, moins