Aprement discutée au printemps à l'Assemblée, le projet de loi sur
l'audiovisuel arrive aujourd'hui en première lecture au Sénat. En terrain hostile donc, a priori. Et en piteux état, puisque l'un de ses points majeurs, la création d'une holding du secteur public, vient d'être remis en cause par l'exclusion d'Arte de ce grand ensemble (lire ci-contre). «Notre position sera celle d'une critique constructive, assure pourtantJean-Paul Hugot, sénateur RPR du Maine-et-Loire et rapporteur de la loi. Ce texte doit être dynamisé et prendre en compte les développements récents dans le numérique.»
Le projet de loi défendu par Catherine Trautmann, la ministre de la Communication, vise à renforcer le secteur public de l'audiovisuel, notamment en réduisant la part des ressources publicitaires dans son financement. Manque cependant au texte un chapitre essentiel: la télévision numérique hertzienne. Cette technologie, qui permettra vers 2002 de diffuser six fois plus de chaînes hertziennes (celles que l'on reçoit sans câble ni satellite), va faire basculer la vieille télé dans une nouvelle ère, une chance que le président de France Télévision, Marc Tessier, entend bien saisir pour étoffer l'offre de service public. On est donc en plein dans le sujet.
Idées bien arrêtées. Si le texte de Catherine Trautmann est resté vierge de toute allusion au numérique hertzien, c'est que le dossier n'était pas prêt lors de son examen par l'Assemblée l'an dernier. Problème: il ne l'est pas plus aujourd'hui,