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Libération
Critique

The World in His Arms. Ciné cinémas 3, 22 h 40.

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publié le 18 janvier 2000 à 21h54

Premier d'une nouvelle fournée de trésors signés Raoul Walsh

(d'autres suivent sur Ciné Classics), The World in His Arms est une merveille maritime pour petits enfants et grands adultes du plus shakespearien des grands cinéastes hollywoodiens. Plus connu en France sous une traduction presque littérale, Le monde lui appartient, le film nous arrive rebaptisé en Capitaine téméraire. Un vrai gag quand on sait que Captain Horatio, Hornblower, tourné un an plus tôt, en 1951, avec le même inexpressif Gregory Peck, est le véritable jumeau maritime de ce «Capitaine téméraire» inconnu au bataillon. Quel que soit son titre, c'est l'un des Walsh les plus emblématiques, comme dit l'ami Lourcelles (Dictionnaire du cinéma, Bouquins/Robert Laffont), un de ces films qui semblent résumer une oeuvre entière tout en la faisant progresser. Par une sorte de prodige, Raoul Walsh fut capable d'en réaliser à peu près un par an, pendant les vingt dernières années, à coup sûr les plus belles et les plus méconnues d'une carrière exemplaire.

Gregory Peck, donc. Acteur exécrable, capable de faire sombrer un Hitchcock (Spellbound) ou un King Vidor (Duel au soleil). Il n'est crédible que dans Moby Dick (Huston), adaptation pompeuse et médiocre du roman de Melville, dans laquelle son expressionnisme grandiloquent trouve pour une fois à s'exprimer. Walsh, lui, sait le mater. Disons plutôt que la poétique walshienne, formée aux contraintes du muet, s'accommode parfaitement de la démesure ou des grimaces tacitur