La place du bon samaritain du service public n'est jamais vacante.
Un prêtre, Louis Page, prend momentanément la place de l'Instit', qui prépare ses cours pour de nouveaux épisodes. Leur ressemblance frappante, tant dans la définition du personnage (un itinérant qui rabiboche le yin et le yang) que dans le physique (carré, souriant, serein), tourne plutôt à l'avantage du prêtre: en se rapprochant du fonctionnaire laïque, il est moins dogmatique. C'est plus rassurant qu'un instit' qui fait le prêtre, un cours n'étant pas un sermon. De même que Victor Novak ne passait pas beaucoup de temps à faire travailler ses élèves (ils travaillaient tous seuls, c'était merveilleux), Louis Page ne fait pas de messes et cite à peine un verset dans l'épisode. Il dort sur un banc, il contredit le prêtre rétrograde du village, il tient un journal de bord tendance journal intime et dit être sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle mais, au train où il va, on doute qu'il y arrive un jour, comme on doutait que Victor Novak se trouve un jour une femme et une école attitrée. Un peu Poulpe, gentiment anar', un peu Mgr Gaillot, ce Louis Page est le genre de prêtre qui héberge les sans-papiers et donnerait des préservatifs à une ado désoeuvrée. Dans une ville du Sud, il tombe en pleine altercation entre deux caïds (le fils du maire et un ami) et un gitan. Lequel vit une belle histoire d'amour clandestine avec la fille du maire. Qui, lui, est plutôt sympa avec les gitans, mais il y a les élections