Certains cinéphiles, dit-on, aiment l'horreur et le gothique. Mais
est-ce que les garçons et les filles qui aiment l'horreur peuvent être cinéphiles? Et celles qui aiment le gothique? La vraie question, au fond, vieille question irrésolue, est de savoir si une fille peut, au-delà de tout chipotage passionnel ou esthétique, être tout simplement" cinéphile? La cinéphilie, passion jalouse, sombre, mortelle, maniaque, dépressive, n'est-elle pas exclusivement, positiviste ou auteuriste, affaire d'hommes? On dira que Tim Burton, cinéaste surdoué, est gothique. Mais est-ce que ce garçon hirsute à la culture ciné-BD immense et à la chevelure gothique est un garçon, après tout? Assez de bêtises" Terence Fisher est le grand maître du fantastique britannique. Il terrorisa, dès les années 50, une génération d'imbéciles boutonneux apprenant le cinéma dans les seules salles de banlieue et les VF pourries: Dracula horrifiques, à commencer par l'épouvantable Cauchemar de Dracula, hanté par le couple infernal Christopher Lee-Peter Cushing. Pour les ados dopés aux feuilletons télé hard comme Buffy contre les vampires, avec suceurs de sang truqués, violents, voire même glamour et amoureux, la chose est impensable, datée, incompréhensible, archaïque, préhistorique. On ne cherchera donc pas à expliquer. Tant pis pour eux, ils n'avaient qu'à pas naître si tard.
1967: Frankenstein créa la femme. Un prêtre à dos d'âne, une guillotine tranchante, un supplicié qui ricane" Défigurée, la jeune héroïne é