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Libération
Critique

Soudan. RFI, «reporteurs», 19h15.

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publié le 25 janvier 2000 à 21h44

Personne ne parle de la guerre civile qui fait rage au Soudan depuis

douze ans entre Khartoum et la SPLA. Ce conflit entre deux cultures incompatibles, l'islam fondamentaliste du nord et le christianisme du sud, a fait près d'un million et demi de morts et arraché quatre millions de chrétiens animistes à leurs villages du Sud. Aucun pays au monde ne compte autant de déplacés. La moitié d'entre eux vit aujourd'hui dans la banlieue de Khartoum. Alain Renon, journaliste au service Afrique à RFI, est parti enquêter sur leurs conditions de vie. Ils n'ont pas de vivres, pas d'eau potable, pas de latrines, pas d'écoles ni de marchés à proximité. Pour s'en sortir, ils fabriquent souvent de l'alcool, une bière traditionnelle de chez eux: «on la vend mais les services de sécurité nous l'interdisent. Ils nous arrêtent et nous mettent en prison». Une répression que les sudistes vivent comme une discrimination parmi tant d'autres. «Pendant le mois du ramadan, on ferme tout, même les magasins chrétiens.» Un Soudan uni et tolérant, bien des sudistes n'y croient pas. Ils sont abandonnés à leur misère de déplacés, aidés au mieux par quelques ONG internationales. L'ONU ferme les yeux en arguant de la priorité des interventions humanitaires en faveur des populations du Sud et seul Médecins sans frontières proteste au nom des droits de l'homme. «On nous considère comme des citoyens de troisième zone. D'après la loi islamique, un chrétien ne peut pas être président du Soudan.» Pour un journaliste