Menu
Libération
Critique

A la vitesse de Louis Lumière. Labarthe décrypte l'oeuvre d'un cinéaste d'un autre temps.«Lumière, le cinéma à vapeur». Planète, 20 h 30.

Article réservé aux abonnés
publié le 26 janvier 2000 à 21h41

André S. Labarthe a réalisé ce documentaire sur les films de Louis

Lumière en 1995. Un train entre en gare. Voici les silhouettes grises de gens condamnés à un perpétuel silence. Labarthe passe le film une deuxième fois, avec un bruitage. Tout a changé.On s'aperçoit du travail effectué. Le bruit de base, c'est celui du projecteur qui défile dans le silence. Mais il y a aussi toutes sortes de musiques et de sons, organisés.

«Le premier film, le voici. Nous sommes le 19 mars 1895.» Le flot des ouvriers qui sortent des usines Lumière s'écoule sans gêne. Labarthe enchaîne avec une deuxième version. Lumière a appris à maîtriser le temps. Il a dû agir sur les acteurs en les faisant sortir plus vite: «Les frères Lumière viennent d'inventer la mise en scène cinématographique, qui comporte trois éléments: l'espace, le temps, le hasard.» Le documentaire se divise selon ces trois parties. On apprend comment le cinéma voyageait. Ces images de Barcelone, on pouvait les voir à Moscou ou à Vienne. Un accordéon plaintif accompagne un superbe travelling sur les quais de la Seine. Il avait suffi à l'opérateur de se placer sur une péniche pour inventer le premier mouvement de caméra. Dans la seconde partie, Labarthe cherche à savoir si le temps peut devenir un personnage. Des gens passent devant la caméra et l'écran se vide. Serait-ce le temps personnifié? La troisième partie montre la part de hasard: un homme et une femme qui s'arrêtent pile devant la caméra pour discuter, un enfant qui revien