Le scandale est arrivé par Rush Limbaugh. L'homme, animateur de l'un
des radio talk-shows les plus écoutés aux Etats-Unis, s'est mis soudain à recevoir une avalanche de messages provenant d'auditeurs de WABC, l'une des stations diffusant son émission. Ceux-ci se plaignaient de la multiplication des pubs dans son programme. Or Limbaugh n'avait rien changé à sa causerie quotidienne de trois heures, diffusée en direct, et les interruptions publicitaires n'avaient, à sa connaissance, varié ni en nombre ni en durée.
«Donald Duck». C'est le New York Post qui, le 1er décembre, a découvert le pot aux roses. WABC utilisait depuis peu un nouvel équipement électronique permettant d'accélérer artificiellement le débit de la voix de l'animateur sans en modifier le ton, c'est-à-dire en évitant un «effet Donald Duck» et de supprimer les petits «blancs» à l'antenne. Résultat: quelques précieuses secondes grappillées à chaque minute d'émission. Et, au total, jusqu'à quatre minutes par heure «libérées» pour des spots supplémentaires. Ni Limbaugh ni ses auditeurs n'étaient au courant. Jusqu'à ce que le Post puis le New York Times s'emparent de l'affaire.
WABC n'est pas la seule station concernée. «A ce jour, nous avons équipé une quarantaine de radios avec notre système», se félicite Jim Aldrich, vice-président de Prime Image, la petite société californienne qui a conçu l'équipement. Celui-ci a été baptisé «Cash», et Prime Image le vend avec cette accroche: «The name tells you what it makes» (a