Menu
Libération

Les défenseurs de l'anti-zapping.A Marseille, le projet de fermeture mobilise acteurs culturels et auditeurs.

Article réservé aux abonnés
publié le 1er février 2000 à 22h30

Marseille, envoyée spéciale.

Ici, comme à Paris, on les appelle «fipettes». «Mais attention, prévient Nathalie, à Marseille, vous verrez, ce n'est pas tout à fait le même travail.» Il semble pourtant que ce soit, sur les neuf stations de FIP, la même voix légère qui, sur un instrumental jazzy, caresse l'oreille d'un suave: «l'accident qui bloquait la circulation sur l'autoroute"» . Pas une pointe d'accent phocéen. Mais à FIP Marseille, la différence avec Paris, c'est qu'on fait moins dans la circulation que dans la culture. Avec une moyenne de huit annonces de manifestations par jour, la station s'est imposée comme partenaire de la plupart des initiatives locales dans le paysage culturel. Et ce, malgré une audience stabilisée à 1,1%. La menace de fermeture de l'antenne FM a donc été accueillie par une massive protestation de ses oreilles fans et des acteurs culturels (voir encadré).

La grille ménagère. Le pied sur la pédale du micro, la main sur trois téléphones, l'oeil sur la porte d'entrée, Nathalie est de service ce matin. Elle lance un jeu à l'antenne («Connaissez-vous le parolier de Jacques Dutronc?»), prétexte à remporter un lot de CD. Illico, les trois téléphones sonnent à l'unisson. «Eh oui, Monsieur, vous avez gagné. Vous avez l'occasion de passer nous voir?» Un «vrai travail de proximité», dit-elle. Nathalie fait fipette depuis six ans après un passage à Radio France Provence, à assurer ce qu'elle appelle la «grille ménagère», c'est-à-dire l'animation des heures ma