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Libération
Critique

Sea Wife. Ciné Cinémas 1, dimanche, 18 h 05.

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publié le 12 février 2000 à 22h16

Sur le papier, ça promet. 1942, au large de Singapour: Richard

Burton et Joan Collins survivent au naufrage de leur cargo, coulé par une torpille japonaise. Les voici dérivant sur un radeau pneumatique. Ils tombent amoureux l'un de l'autre. Mais Burton ne sait pas que la très mignonne Collins est une bonne soeur" Voilà, vous m'en ferez 80 minutes en Cinémascope couleur, et que ça saute! Le chantier est intéressant. On aurait bien quelques idées. Joli thème, l'amour impossible. L'océan, environnement propice à un face-à-face, mal de mer mis à part. Charmant minois de Joan Collins, avec ou sans cornette. Oui, mais c'est un certain Bob McNaught ­ réalisateur de trois films oubliables et d'ailleurs oubliés ­ qui est derrière la caméra en cette bonne année 1957, et il apparaît rapidement que l'homme est au degré zéro de l'inspiration. Dialogues nuls, plans redondants, construction alambiquée, scènes grotesques, c'est un massacre. Le réalisateur de Sea Wife parvient même à saloper la scène clé dont aucun nun movie ne peut faire l'économie: le dévoilement. Le moment où, littéralement, le voile tombe, où le visage devient corps et où la religieuse se révèle en femme. Le McNaught bousille le scénario avec une telle désinvolture que le film finit par accrocher l'oeil. Il y a toujours à creuser dans un sabotage. On vous en laisse découvrir les détails abracadabrants. Soyons justes: au rayon roman-photo, Sea Wife ne serait pas totalement indigne. Mais l'image de la religieuse au cinéma