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Libération

Après coup. Céline Bohringer.

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publié le 18 février 2000 à 22h44

«On va essayer de pas être trop lénifiants"», attaque Michel Field.

Le social, à la télé, c'est dur, et il le sait. Tout le monde trouve ça bien. (enfin les vrais problèmes, la vraie vie! Enfin des sujets positifs sur des citoyens qui s'en sortent!) Mais sur l'autre chaîne: celle qu'on ne regarde pas. Le téléspectateur va vers ce qu'il ne devrait pas, puis, dans les sondages ou les dîners, il se plaint de l'absence de ce qu'il évite. Il est comme ça, le téléspectateur: l'oeil droit ignore souvent ce que fait la main gauche, celle du zappeur. C'est un être fou, frivole, inconséquent, et aussi, vers 21 heures, fatigué. Et c'est un problème de la télé: elle éduque les éduqués, informe les informés; les autres, elle les distrait. Pour appâter, Field a donc invité, mercredi dans la Marche du siècle (France 3) Nicoletta, Stomy Bugsy et Richard Bohringer. Trois étoiles nées dans la mouise sur un plateau de «vrais gens», chômeurs battants, banquiers de démunis, jeunes chefs d'entreprise. Trois têtes connues pour faire avaler le sujet, «On peut s'en sortir!», et, surtout, la présence de Martine Aubry, dont l'ode récurrente aux emplois-jeunes et les homélies sociales donnent des crampes au zappeur. Il va d'ailleurs zapper, ça y est, quand soudain Richard Bohringer, assis à côté de la ministre et tenant une béquille, se lance dans un monologue insensé, de type célinien au grand coeur: «J'ai eu une telle chance dans la vie que j'la trouve presque mystique! Avoir d'la thune, ouais! C'est