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Libération

Presse. Mort-né en 1997, le mensuel dédié à la littérature policière retente sa chance. La deuxième vie du «Journal du Polar».

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publié le 18 février 2000 à 22h45

Un quatre pièces au troisième étage d'un immeuble du Xe

arrondissement de Paris. C'est là que crèche un gang de sympathiques fous qui ont tout osé: non seulement lancer un journal, mais en plus un journal exclusivement consacré à la littérature policière: le Journal du polar, un mensuel tabloïd de 24 pages, en kiosque depuis la fin 1999. Dans le rôle du cerveau, Najett Maatougui, 26 ans, à la fois directrice de la publication et rédactrice en chef. Et dans celui des complices, Stéphane Bugat et Thomas Ollivier, ses deux associés.

Avec l'aide d'une dizaine de collaborateurs, tous bénévoles, ils ont parié sur la résurrection du Journal du polar, dont une première version était mort-née en 1997. Pour Stéphane Bugat, «le polar, c'est un genre, bien sûr, mais c'est surtout un regard». Ainsi, dans le numéro 2, on embrasse l'actualité, avec, en pleine affaire Sid Rezala, un dossier qui cerne la problématique des serial killers vue par les prismes particuliers de la littérature (interview de Thierry Jonquet), du cinéma ou de la télévision. Ou encore cette corruption tellement dans l'air du temps. Le tout est abordé avec une distance de bon aloi, qui rompt avec l'idolâtrie des fans du genre polar. «Nous ne sommes ni écrivains, ni éditeurs, ni directeurs de collection. Nous sommes avant tout journalistes», avertit Najett Maatougui.

Najett Maatougui est une ancienne du Quotidien de la République, elle s'y connaît donc en journaux naufragés. Déjà présente lors de l'échec de la première fo