Menu
Libération
Critique

Les souvenirs et les regrets aussi. Deux visages différents de la vieillesse, entre acceptation et refus pathétique. «La 25e Heure»: «Petits Contes de l'arrière-pays», documentaire (1999) de Martine Studer, suivi de «Geriatric Park», documentaire (1997) de Simon Edelstein et Lisa Nada, France 2, dimanche, 0 h 40.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 février 2000 à 22h43

Valentine et Jacques Perrin aiment sourire. Pour leur antépénultième

émission, sacrifiée à la manie de la nouveauté et du jeunisme, ils explorent, non sans élégance, le continent vieillesse, celui des vrais vieux; celui des faux. Face Nord, direction la Source, maison de retraite coquette où Martine Studer pour son premier et remarquable film a glissé sa caméra. «Cette histoire est l'histoire toute simple d'une rencontre entre des gens qui vivent de leurs souvenirs et quelqu'un qui rêve de son chemin à venir.» Jeune fille, elle prit ses habitudes auprès de Madeleine, Edouard et Marie-Alice, Armande, André et son chat noir, les autres. Jeune fille, chaque été, elle les vit entrer plus avant dans leur vieillesse et leurs souvenirs. Tout naturellement, elle a voulu capter leur «petite chair tremblante qui vous échappe». Et dans un geste superbe, se montrer, elle, avec eux. Avec Alice, qui se sent abandonnée, veut «vivre avec (sa) maman"». Martine Studer lui caresse le visage. Compassion réelle. D'une main l'autre, celle d'Edouard sur celle de Marie-Alice. Ils entendent mal, qu'importe: «On doit être tout près et puis se tenir, s'embrasser, puis c'est tout.» Visages happés dans la pénombre de leur vie, avec cette hésitation que l'on sent permanente du désir. Celui de s'en aller. Celui de rester vivant. La caméra de Martine Studer respecte cette ambivalence avouée; celle d'Edouard, ancien militaire, pas peu fier d'avoir accédé au renoncement, après une vie passée à ordonner. Auta