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Libération

Télévision. La 25e Nuit des césars, samedi à 20h30 en clair, sur Canal +. Les césars: vingt-cinq ans et déjà gâteux.

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publié le 19 février 2000 à 22h43

Les césars ont 25 ans mais ils ne les font pas: ils ont l'air

beaucoup plus vieux. Cette année, ils s'annoncent même encore plus congelés et prévisibles que d'habitude et pour une raison simple: les césars 2000 se sont trouvés une raison d'être toute faite, précuite et même recuite, qui consiste en une démonstration solidaire des «professionnels de la profession». On entend donc d'ici les applaudissements signifiants, les allusions bien comprises et les épigrammes chantournés qui ne manqueront pas d'émailler la soirée et qui agiront comme autant de réassurances internes au milieu du cinéma français, qui en a sans doute bien besoin.

Catharsis collective. La cérémonie des césars, en effet, fonctionne chaque année un peu plus comme une vaste séance publique de catharsis collective, au cours de laquelle sont exorcisées les peurs d'un secteur professionnel en crise. Et cette fois, les plaies et bosses qu'il convient de pommader ne manquent pas. On ouvre donc les paris sur la teneur des règlements de compte: la critique, via la querelle qui s'est produite en son nom, ne devrait pas manquer d'être prise à partie, ce qui tombe bien puisqu'elle n'a nulle part sa place dans le système des césars et que, par définition, les absents ont toujours tort. On suppose que la tempête soulevée sous les crânes par le dernier palmarès cannois, massivement désavoué par la profession, qui a notamment vu une menace dans le couronnement d'acteurs «non-professionnels», sera aussi indirectement évoquée.