Menu
Libération

Après coup. Giscard et ses chiens.

Article réservé aux abonnés
publié le 22 février 2000 à 22h41

«Dites-moi, dit Drucker, le dimanche à cette heure-là, qu'est-ce que

vous faites?» Première question, sur France 2, de Vivement dimanche. Elle enduit aussitôt l'invité de convivialité, de quotidien, le trempe dans la douce apathie de ceux qui le regardent. «Heu! Heu! Je promène mes chiens!», chuinte Giscard. Le chien, animal fidèle, chaleureux. Tel celui qu'on caresse peut-être en regardant Giscard. Lequel aurait tant voulu que le peuple le caressât, plus longtemps, dans le sens du poil. Le chien est le meilleur ami de l'homme quand il a perdu ses voix, ou veut les retrouver. L'ex-Président est assis sur le canapé du studio. C'est l'heure du café. On le boit, également assis sur un canapé, sucré par l'émission. Donc, Giscard promène ses chiens le dimanche. «Ça, je le sais! dit Drucker. J'en ai été témoin!» A la seconde réplique, le bon vieil élève du PAF se place; rappelle qu'il connaît Giscard, l'a déjà plusieurs fois croisé, flatté, interrogé. Ce n'est pas à Giscard qu'il dit, fayot, ce «Ça, je le sais!». C'est à nous. Il met en scène son histoire d'homme de télé; d'animateur qui a vu et revu l'homme, le grand homme, et n'en finit pas d'être là, au premier rang de la classe média, et de poser de bonnes questions au prof; aujourd'hui, à ce hautain survivant. Certes, Giscard nuit encore à ses «amis», et veut qu'on imagine encore voter pour lui. Mais c'est secondaire: au dinosaure d'Auvergne, on ne veut en réalité plus rien, ni bien ni mal, car à travers lui, ses chiens chuint