Un joli conte pour enfants, plus intelligent que les couillonneries
d'oncle Picsou, plus malin que les spielbergeries biblico-demilliennes récentes, faut le faire. A lire les critiques de cinéma «intelligents», il est inconvenant de ne pas aimer à la folie Kirikou et la sorcière. Seuls les ânes n'aiment pas. N'étant pas de la race ânine, nous adorons Kirikou. Pas WCfieldiens ni masochistes, on préfère ici clamer notre amour des monstres à écailles ou à poils les petits chiens, les petits enfants, tous ces braillards qui suscitent chez nos familles et nos entourages tous ces mais/oui/tu/es/joli/mon/petit à l'imitation de leur intelligence, passagèrement ou définitivement retardée. Nous aimons les enfants, nous ne leur ferons jamais peur, craché, juré. Nous nous saignerons pour les nourrir du meilleur lait et de la plus exquise cervelle de babouin. Nous ne sommes pas sadiques, du côté de chez nous.
Il y a un hic, pourtant. Sans nier une seule seconde on serait des monstres qui effrayent les bébés orangs-outangs et les petits d'homme, si on osait , sans nier les qualités d'intelligence esthétique de ce conte africain si joliment adapté à la sauce blanche, noirci juste ce qu'il faut, on se prend à rêver à une critique de cinéma «moderne», pas fixée régressivement à 1958, quand les Cahiers du cinéma imposaient à un monde incrédule la politique dite «des auteurs» (on refoule aujourd'hui l'historicité, toute récente, de la «critique de cinéma»), on se prend à rêver à une critiq