Dieppe, envoyée spéciale.
«A Brighton, les profs sont recrutés par petites annonces.» Avec ce titre, le journaliste de Rendez-Vous ne cherche pas à provoquer les enseignants français. Il veut juste montrer aux Dieppois la vie quotidienne des habitants de Brighton, ces «voisins» qu'ils croisent tout au long de l'année sur les plages de galets de Dieppe. Rendez-vous, trimestriel bilingue distribué gratuitement à 185 000 exemplaires, a été lancé en 1997 par les deux municipalités, communiste et travailliste, avec une aide européene. Selon la formule du regard croisé, les journalistes anglais écrivent les reportages sur la France et vice versa. Le comité de rédaction rassemble quatre journalistes des services communication des municipalités de Brighton et de Dieppe, un pigiste de l'hebdomadaire britannique The Observer et un rédacteur des Informations dieppoises, le journal local indépendant. Tout ce petit monde aux horizons divergents a dû apprendre à travailler ensemble. «Il ne faut pas être trop dogmatique sinon ça clashe tout de suite», prévient en levant les yeux au ciel, Bruno Lafosse, journaliste municipal de Dieppe. «Nos collègues anglais nous trouvent austères et chiants», ajoute en souriant dans sa barbe, son collègue, Antonio Garcia.
Compromis de «gentlemen». Car on ne conçoit pas un journal de la même façon des deux côtés de la Manche. Lors des conférences de rédaction, les différences de culture se mêlent aux accents. «Les Anglais veulent toujours traiter les sujets