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Libération
Critique

Ceux qui dirent non. France Culture, «les Chemins de la connaissance», du lundi au vendredi à 8 h 30.

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publié le 23 février 2000 à 22h39

«Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs, je me suis tu, je n'étais

pas juif. Lorsqu'ils sont venus chercher les communistes, je me suis tu, je n'étais pas communiste. Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes, je me suis tu, je n'étais pas syndicaliste. Lorsqu'ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester.» L'opposition allemande au nazisme est largement méconnue en France. Lionel Richard a décidé de nous éclairer sur ceux qui ont fui ou se sont battus dès la nomination de Hitler comme chancelier le 30 janvier 1933. Gilbert Badias, Stefan Martens et Hélène Roussel, les rares spécialistes de la question en France, racontent l'histoire de cette résistance qui, du manifeste de lutte du socialisme révolutionnaire au mémorandum du général Beck ­ en passant par l'attentat manqué contre Hitler le 22 juillet 1944 ­ n'est jamais devenu un mythe. Pour Hélène Roussel, professeur à Paris-VIII, s'il y a une chose qu'on ne peut pas reprocher à l'émigration allemande politique, c'est de ne pas avoir essayé par tous les moyens qui étaient à sa disposition (presse, radio, tracts, brochures, livres) de mettre en garde l'opinion française et internationale contre les aspects répressifs de la politique hitlérienne. Les discours les plus connus sont ceux de Thomas Mann, prononcés entre 1941 et 1945 sur la BBC, dans le but de provoquer en Allemagne une révolution contre Hitler. Janvier 1942: «Quatre cents juifs hollandais ont été déportés en Allemagne, afin que