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Critique

Hemingway of life. Evocation ratée et prétentieuse de l'écrivain américain. «Sur les traces d'Hemingway avec Michael Palin», documentaire, Arte, 19 h 00.

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publié le 23 février 2000 à 22h39

Il n'y a pas que Michael Kael sur terre, il y a aussi Michael Palin,

ancien performer des Monty Python (le troisième en partant de la gauche sur la photo) pris d'une lubie soudaine: faire un film sur Hemingway, l'auteur de référence de sa jeunesse (1). Après des générations d'écoliers endormis par le Viel Homme et la mer, n'est-il pas merveilleux que Palin redresse la barre et rappelle quel écrivain solaire fut le baroudeur macho, à quelle intensité littéraire il porta son goût pour l'aventure, l'Espagne et les corridas, la pêche et la chasse aux grands fauves? On ne pouvait rêver mieux qu'une immersion immédiate dans une course de vachettes lors d'une feria à Pampelune, où Palin tente de nous initier au mystère de la faena. Hélas! ça tourne très vite au reportage Connaissances du monde. On saura tout sur la nécessité d'apporter son coussin dans l'arène et sur les testicules de taureau en sauce, mais pour ce qui est De la littérature considérée comme une tauromachie (comme l'espérait Michel Leiris et comme l'expérimenta Hemingway), il faudra repasser. Certes, Palin ne s'est jamais prétendu critique littéraire, mais à ce point d'insignifiance touristique, c'est un exploit. Ses gimmicks de vieux clown triste tombent à plat les uns après les autres, sans oublier ce grossier enchaînement de plans qui laisse tremblant d'indignation: filmé frontalement, le torero est en position pour l'estocade et se lance à l'assaut du taureau; arrive alors le contrechamp, on s'attend à saisir la