Johannesburg, de notre correspondante.
L'Afrique du Sud vient d'inventer le racisme subliminal, qui est devenu le dernier concept à la mode pour désigner une discrimination subtile qui serait véhiculée par des médias en retard d'une révolution. La Commission sud-africaine des droits de l'homme (Sahrc), qui a annoncé son intention d'organiser une conférence sur le racisme dans les médias à partir du 1er mars, a lancé le débat. Mais, au lieu d'inviter les journalistes à venir en discuter, la Commission a opté pour une méthode plus musclée: la convocation sous forme d'assignation d'une quarantaine de responsables de la presse écrite ou audiovisuelle, qui devront justifier certaines de leurs prises de position. Ils devront notamment fournir les comptes rendus des conférences de presse et tout document censé permettre d'ausculter leur ligne éditoriale. En cas de refus de se soumettre aux convocations devant un panel dont la composition reste secrète, les responsables de presse risquent des peines d'amendes et de prison.
«Quel joli succès en perspective pour une Commission des droits de l'homme qui a, jusqu'à présent, surtout impressionné par son apathie», ironisait, la semaine dernière, l'éditorialiste du Business Day, le principal quotidien financier du pays, qui figure parmi les «convoqués».
Le procédé de la Sahrc, digne selon certains du «maccarthysme» ou de «l'Inquisition», a suscité un malaise dans le pays et provoqué un tollé...médiatique.
Parmi les titres visés par la Commissi