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Libération
Critique

Des moments de plaisir. Succession de clichés sur le désir au féminin. «L'Objet du désir», docu. Arte, dimanche, 22 h 10.

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publié le 4 mars 2000 à 23h03

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d'entrevoir un rai de lumière dans cet obscur obscur de l'obscur: le désir féminin. Quelques précisions d'abord: il s'agit d'un reportage de la ZDF qui, par ses choix visuels, se rapproche assez d'un film de promotion pour la chaîne thermale du yoga. Les femmes qui parlent sont mises en scène dans des poses qui rappellent, au choix, la salutation au soleil par Brigitte Bardot, Laura Ingalls dans les prairies de la petite maison du même nom ou Annabel Chong dans son bain. Autant dire, subtiles. Très hétérocentré, le propos consiste à essayer de démêler la nature véritable de ce «grand état de confusion» qui étreint la femme lorsqu'elle rencontre l'homme (le bon, bien sûr). «Les femmes savent très bien l'homme qui correspond le mieux à leur désir», dit ainsi Rosie, 78 ans. «En règle générale, les hommes cèdent très vite aux avances des femmes car ils n'éprouvent pas un amour aussi profond qu'elles.» Tout le problème est là: il faut être sacrément singulier (ère) pour se lancer dans les généralités. Or, ici, seules quelques paroles décollent un peu du clicheton. Souvent d'ailleurs lorsque ces femmes décrivent intimement, presque chimiquement, ce qui se produit: «L'espace se dissout, toute la matière se dissout. Je ne pense rien, je ne pense à rien. Il ne reste que l'énergie.» Ou encore: «Il y a toute une préparation intérieure du désir. Il faut être relié à la vie, à ce qu'il y a de vivant pour que le désir monte.» Bre