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Libération

Après coup. Les deux moitiés.

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publié le 6 mars 2000 à 23h02

D'autres temps auraient mis entre ses doigts vernis de rouge, un

loup. Un de ces masques pour dames poudrées de la haute, qui s'en allaient anonymes au bal. Au cercle littéraire de nos vendredis soir, elle, elle n'a pour se voiler que son nom de jeune fille ­ Sylviane Agacinski ­, ses diplômes d'agrégée de philosophie et son dernier livre. Elle appelle en renfort Platon et Aristote, vieux compagnons de route. Et veut simplement qu'on la prenne pour une tronche. Pas pour une épouse. Elle affecte d'ailleurs la distance des penseurs qui ne voudraient pas se salir à la lucarne: «la télévision c'est un instrument extraordinaire. On ne se compromet pas trop en y participant». Pas trop" Mais on n'y vient pas incognito.

Qui, de la philosophe ou de la quasi-first lady, Bernard Pivot avait-t-il placé à sa droite? A cette question taraudante pour l'invitée, réponse évidente de l'homme de télé. C'est Sylviane Jospin qu'il veut dans son émission. D'abord il a fait comme elle voulait et l'a présentée, enseignante à l'Ecole des hautes études. Mais Pivot n'attendait qu'une occasion. Elle est venue, dans ce débat consacré au temps qui passe, lorsque Jean-Louis Servan-Schreiber a expliqué que les couples passent plus de temps au téléphone qu'au lit. L'animateur littéraire, plus grivois que platonicien si l'on se réfère à la lumière de son oeil, se tourne alors vers son invitée de marque et lui arrache son voile: «Tout le monde sait que vous êtes l'épouse du Premier ministre, alors comment vit