Film convenable d'un producteur/réalisateur attachant, souvent ivre
de reconnaissance, ce qui n'empêche pas le bonhomme de sonner juste, pour une fois. Sonner juste pas la première vertu du cinéma, mais ce n'est déjà pas si mal. Commencer par dire qui est le bonhomme en question. Pour une fois, ce n'est pas le «réalisateur», un brave type qui connaît la chanson (la promotion des films et leur fabrication), ce qui n'est déjà pas si mal. Mais pas assez. Pas assez pour se faire appeler «cinéaste». Non, le bonhomme en question, dans Tchao Pantin, c'est Coluche, un comique mort, dont le nom s'évertue grassement, sans doute malgré lui, à cautionner un nombre grandissant de rediffusions de films ratés, tous ces films «comiques» qu'il aligna les uns après les autres, depuis le catastrophique Les WC étaient fermés de l'intérieur, qui marquait les débuts d'un autre «comique», Patrice Leconte, ex-pigiste aux Cahiers du cinéma, qui s'est fait connaître en filmant platement, ce qui n'est déjà pas si mal, quelques pièces très drôles du Splendid.
Sur Tchao Pantin, Coluche a tout dit. Quand ils sont intelligents (Moretti, Dardenne, Guédiguian, Burton"), les cinéastes sont leurs meilleurs critiques. Ils théorisent à merveille leurs propres démarches, en détail, avec une précision souvent maniaque. Quand les réalisateurs ne sont pas très futés, les acteurs pensent à leur place. Ecoutez Paul Newman parler de son dernier film, magnifique mélo méconnu signé Robert Benton. C'est une formidable l