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Libération
Critique

Ally McBeal reste au barreau. Troisième saison, avec expérience lesbienne du bout des lèvres. «Ally McBeal», série américaine, Téva, 21 h 40.

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publié le 7 mars 2000 à 22h50

Ally ne pouvait pas continuer comme ça. Trop de chasteté nuit à la

santé. On a tellement dit que les sitcoms Wasp américaines avaient un mal de chien à passer à l'acte, que les oreilles de David. E. Kelley, qui cumule les privilèges mérités d'être le mari de Michelle Pfeiffer et le créateur d'Ally McBeal, ont dû siffler. La troisième saison, diffusée sur Téva, a donc commencé sur les chapeaux de roues: la semaine dernière, l'avocate la plus sexy et la plus bigote de Boston s'envoyait en l'air avec un bellâtre inconnu entre les bras pelucheux des rouleaux compresseurs d'une laverie pour voitures. De retour au bureau, Ally fit son rapport à Cage en s'étonnant de se sentir «même pas coupable ni honteuse». Chassez le naturel" on sut que Kelley ferait deux pas en arrière pour un en avant, qu'il n'était pas si pressé de décoincer Ally, le registre de la série étant résolument celui du fantasme et du préliminaire. C'est peut-être la raison pour laquelle l'épisode du baiser, annoncé à grands renforts de trompettes extasiées dans toute la presse, et qui aurait soi-disant mit l'Amérique en émoi, est finalement décevant. Les minauderies et tergiversations d'Ally et de Ling, qui se présentent ce soir comme les deux plus grandes faiseuses de simagrées jamais vues sur un écran télé, gâchent très nettement la chronique de ce palot lesbien tant annoncé. Les déclarations de fidélité au dieu pénis des deux fauteuses de trouble sonnent inutilement comme un remords puritain. L'insistance avec la