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Libération
Critique

Manchester, l'esprit des clubs. Portrait d'une ville musicale et footballistique. «Made in Manchester», documentaire, Canal +, 23 h 45.

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publié le 7 mars 2000 à 23h01

Manchester est une ville tristounette. «Beaucoup de briques,

beaucoup de pluie», dit un rappeur local. «Des merdes de pigeon partout, un air vicié à cause des usines», ajoute Mike Hucknail, chanteur de Simply Red. Mais, le soir, l'endroit prend des couleurs. Notamment aux alentours d'Old Trafford, mythique enceinte de Manchester United, et dans les clubs locaux qui, depuis les années 60, servent de bouillon de culture aux formation majeures de la brit-pop, de New Order à Oasis en passant par The Smiths et Simply Red.

Dépeindre les rapports entre foot et musique dans cette cité anglaise industrieuse, c'est l'ambition de Made in Manchester, diffusé ce soir après le match Bordeaux-MU. Vincent Radureau et Grégoire Margotton, journalistes sportifs à Canal +, y vont et viennent entre les gloires passées et présentes des «Red Devils» (Bobby Charlton, Canto, David Beckham) et les artistes locaux. Et tentent d'expliquer les dispositions créatives des Mancuniens. Notamment par l'«esprit prolétaire» de la ville: peu avantagés par les conditions économiques, les jeunes du cru montreraient une rage de réussir dans la pop et le foot, tous deux très liés à la classe ouvrière. Plutôt dans la pop, d'ailleurs. «Aucun d'entre nous n'avait des talents de footballeur, explique un jeune musicien. Il nous restait la musique ou le chômage.» Entre une exploration du vieil antagonisme entre United et Manchester City, son parent pauvre ­ «Les supporters de MU sont des trous du cul, lâche le chanteur d'O