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Libération

Après coup. Latex usagé.

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publié le 8 mars 2000 à 23h00

Ils ont changé leur «tchao» en un «adieu» comme ça, sans prévenir,

un vendredi soir, veille de week-end. Coup de tête indolore. Grosse tête assurée. Les Guignols sont réapparus dès lundi. Dans toute leur clémence, ils n'allaient pas nous imposer leur absence, ils allaient nous la raconter.

C'est comment un soir sans Guignols? Guillaume Durand, version latex, reprend du service, sa barbe a trois jours et son prurit littéraire ne s'arrange pas: «Il était temps de tirer un trait sur ce XXe siècle un petit peu controversé ["] Le troisième millénaire sonne un petit peu le glas de la dérision et du cynisme triomphant. ["] C'est pourquoi ce soir nous allons tenter dans cet univers un peu froid de la télévision de réconcilier l'être humain avec l'humanisme, avec une bienveillance tranquille, avec la tendresse», explique-t-il. Là, forcément, nous sommes censés ressentir le manque, la frustration, l'abîme, nos lèvres déjà doivent articuler un «rendez-nous les Gui"». Du grand art de marionnettistes. Mais leurs ficelles sont irritantes pour qui n'est pas en latex. Sans nous, disent-ils, la guimauve se répand sur le tapis de votre salon, votre poste de télévision suinte la complaisance. Ainsi le malmeneur des institutions se prend pour une institution. La moulinette à beau discours s'est écrit un discours. Le déboulonneur interdit son déboulonnage. Les rigolos de huit heures moins cinq se prennent au sérieux. Leur plus bel argument, celui qui peut encore faire rire, c'est Chirac. Ils le