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Libération

L'Argentine, terre d'expression de la presse italienne. Trois quotidiens transalpins sont vendus groupés avec des titres locaux.

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publié le 8 mars 2000 à 23h00

Buenos Aires, de notre correspondante.

Deux quotidiens pour (presque) le prix d'un. Telle est l'offre originale et alléchante faite depuis quelques semaines par deux des plus importants journaux argentins. Le premier est rédigé en espagnol, le second en italien. En octobre, afin de consolider ses ventes, la Nación lance le premier la formule, fruit d'un accord avec le grand groupe de presse italien Rizzoli.

Pour un supplément de 0,20 pesos (soit 1,20 franc), les lecteurs du quotidien argentin plus que centenaire se retrouvent chaque matin avec sous le bras le non moins traditionnel Corriere della Sera transalpin, dans son édition du jour. Allégée seulement des annonces «locales» italiennes. Les débuts semblent prometteurs: avec entre 12 000 et 15 000 exemplaires vendus, c'est déjà la plus grosse vente du Corriere della Sera à l'étranger.

«Dans un monde hypermédiatisé, il faut chercher la fibre sensible des gens. Faire parvenir un morceau d'Italie, à 11 000 kilomètres, tous les matins à 6 heures, c'est une des façons d'arriver au coeur des Argentins», indique Daniel Gonzalez, gérant de la distribution à la Nación.

Vague migratoire. C'est en Argentine que se trouve la plus importante communauté italienne vivant hors des frontières de la péninsule. Elle compte environ 500 000 membres et près de 2 millions de personnes ont la double nationalité italo-argentine. Sans compter avec l'héritage mémorial laissé par les millions de descendants d'Italiens, qui ont constitué au siècle derni