L'habillage est lifté mais l'histoire est vieille comme mes robes de
serial killer (remis au goût du jour par Benetton) et de Frankenstein (toujours à la mode depuis le Silence des agneaux). Dans le trio que forment Muriel Hélin, jeune et jolie juge d'instruction, Ronan Gallot, tourmenté psychopathe aux yeux verts, et Jérôme Langeval, psychiatre mélomane beau mais trouble, qui contrôle qui? Les forces obscures du psychisme sont encore au boulot dans Passion assassine, de Didier Delaître. Entendez évidemment par forces obscures cette pulsion incomparablement noire qu'est le sexe. Pourquoi faut-il toujours qu'à la télévision le sexe soit livré dans sa version diabolique, version harcèlement, voire mortelle ou tueuse? Pourquoi le sexe n'est-il tolérable sur le petit écran qu'entre mari (ici cocufié, certes, mais par le Mal en personne) et femme, et à doses raisonnables? La réponse n'est pas apportée par Didier Delaître qui préfère s'expliquer, dans le dossier de presse, sur l'aspect formel de son travail.
Interrogé sur le look en «clips mis bout à bout» de son téléfilm, le réalisateur confirme: «Absolument. C'est une écriture moderne, rythmée, qui, à mon sens, convient bien au thriller. De plus, elle plaît aux jeunes. Et puis, j'ai été réalisateur de clips.» ça ressemble effectivement à un long clip vert style Bryan Adams où le loft, les lentilles colorées, la petite fille cabotine et, naturellement, la puissance d'ubiquité de l'ordinateur tiennent lieu d'éléments décoratifs maje