On ne souffre pas, du côté de chez nous, d'avoir manqué Scream 1. Ne
lire ni hargne ni dégoût dans cet aveu, simplement un manque de connivence biologique avec l'horreur ou le gore. Ne faisant pas partie de club des screamers, ces hurleurs qui s'effrayent à s'effrayer les uns les autres des salles jamais tout à fait noires, notre intérêt pour la généalogie de l'horreur n'est que relatif. A part quelques séquences-cultes de Welles (la Soif du mal) ou de Hitchcock (Psychose), l'esthétique de la peur nous a toujours semblé très surestimée. On préfère ici l'archaïque généalogie (Tond Browning, Charles Laughton, Terence Fischer, Michael Powell, Jacques Tourneur") aux effets de manche en Todd Ao ou en sound surround des petits surdoués chriscartériens de la télé ou du cinéma. Pour Tourneur, grand timide, grand polymorphe, seule l'horreur suggérée avait une réelle séduction peur rentrée, fascination de l'invisible et tout le tintouin. Lovecraftien gastronome (il n'aimait rien tant, à Hollywood, que s'inviter à la table de son grand ami Jean Renoir), Tourneur disait que le peuple des morts était, à l'évidence, «beaucoup plus vaste que le peuple des vivants».
Et Scream 2? Bon début rusé, rythmé, avec couple d'étudiants amoureux-noir, qui se fait poignarder sauvagement, en direct, dans un cinéma, au rythme d'un film d'horreur (musiqué et référé Psychose), qui raconte évidemment la même histoire, avec jeune blonde blanche se faisant poignarder elle aussi à mort. Sadisme exquis de