Hier, de son siège de Strasbourg, le Conseil de l'Europe a fait
savoir qu'il avait adopté une recommandation reconnaissant aux journalistes le droit de ne pas révéler leurs sources d'information. La saisie de documents journalistiques, les perquisitions effectuées dans les bureaux des journalistes ou l'interception des communications de journalistes devraient dorénavant être proscrites, car violant l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme sur la liberté d'expression.
Pour les juges européens, «la protection des sources journalistiques est l'une des pierres angulaires de la liberté de la presse», et donc de «la société démocratique». «La nécessité d'une quelconque restriction à l'exercice de la liberté d'expression doit être établie de manière convaincante», précise le texte, qui charge toutefois les autorités d'évaluer s'il existe «un besoin social impérieux» pour justifier des restrictions.
Le texte adopté par les délégués des ministres des Affaires étrangères des «41» n'est en fait rien d'autre qu'un rappel à l'ordre, qui incite les Etats membres à appliquer dans la réalité les principes déjà édictés par la Cour européenne des droits de l'homme. Dans un arrêt «Goodwin contre le Royaume-Uni», rendu en 1996, le Royaume-Uni était déjugé pour avoir violé le droit à la liberté d'expression d'un journaliste de The Engineer, William Goodwin. Celui-ci avait été condamné à une amende pour avoir refusé de communiquer à la justice le nom d'un informateur. En France