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Critique

Marianne Faithfull, la poudre aux yeux. Itinéraire chaotique d'une voix chargée de talent et de LSD. «Marianne Faithfull: Dreaming my dreams», documentaire, Arte, samedi, 0 h 20.

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publié le 11 mars 2000 à 22h55

Il faut voir Marianne Faithfull, la voix douce et étonnante de

naturel, vanter les mérites du LSD à la télé anglaise comme une ménagère s'extasiant sur son nouvel Omo. C'étaient les années 60, elle débutera chez les soeurs et conclura par une overdose. Car Marianne, en sus d'avoir chanté As Tears Go by et autres perles pop, n'a longtemps eu qu'un seul amour: la came. Un lien coriace qui verra «Sister Morphine» hypothéquer son talent dans la poudre jusqu'en 1985 et qui constitue le leitmotiv de ce document mêlant témoignages de proches (Mick Jagger étant étrangement absent) et archives des swinging sixties. Déroulant chronologiquement la vie de la légende, le film plante le décor d'une enfance ternie par le désamour parental. A 10 ans, la fille de l'espion du MI6 recyclé prof de fac et d'une baronne autrichienne atterrit en internat religieux. Elle laissera aux soeurs l'image d'une fille perdue et au Rolling Stone Keith Richards celle d'une auguste poitrine. Elle a 16 ans, encore la foi, et, «très naïve», se revoit en «rêve de chaque homme». Des hommes qu'elle rencontre en nombre grâce à son ex-mari John Dunbar dont elle a un fils, Nicholas, en 1965.

Burroughs, Ginsberg ou McCartney sont alors ses amis. Pas assez sauvages, puisqu'elle jette son dévolu sur Mick Jagger de chez les Stones d'en face. Une idylle dont maintes anecdotes parfois glauques sont relatées ici (omettant celle qui veut que tous les Stones, Charlie Watts excepté, aient à l'époque fréquenté sa couche). Après d