Comment Mohammed Reza Pahlavi, monarque constitutionnel, s'est
finalement pris les pieds dans la modernisation, allant jusqu'à provoquer la révolution qui allait faire de lui le dernier shah d'Iran? Ce documentaire britannique de 1996, construit selon le schéma trop classique images d'archives-témoignages d'officiels, s'attache surtout à la psychologie du souverain. On apprend ainsi qu'une bonne partie de son existence fut consacrée à égaler un père sévère et plein de reproches à son égard. On le voit à 6 ans, frêle et timide, sanglé dans un lourd uniforme, tentant de faire bonne figure à la parade militaire. Enfant introverti, perpétuellement malade, envoyé contre son gré en France pour étudier et précipité sur le trône à la mort de son père, en 1941, alors qu'il ne connaît encore rien des affaires de l'Etat. Pour le reste, il semble manoeuvrer en dépit du bon sens. Poursuivant la modernisation (alphabétisation, réforme agraire, émancipation des femmes, etc.), il se soucie surtout de son prestige de monarque, n'hésitant pas à se comparer au grand Cyrus. Les cérémonies dispendieuses de Persépolis, organisées pour célébrer 2 500 ans de monarchie en Iran, sont significatives de l'incompréhension grandissante entre ce shah sous influence américaine et un peuple décidé à garder son identité. On aurait voulu en savoir plus sur la situation du pays, l'immense pauvreté des gens, et sur les circonstances sociopolitiques de sa chute. Rien n'est évoqué ou presque du sort réservé aux op