Menu
Libération

Accusée de «censure», Capa attaque. L'agence poursuit Philippe Val, de «Charlie Hebdo», pour diffamation.

Article réservé aux abonnés
publié le 16 mars 2000 à 23h38

«Coupe technique», «coupe chirurgicale», «coupe de sens»,

«mini-coupe»" La première chambre du tribunal de grande instance de Paris s'interrogeait mardi sur la différence entre montage et censure. En jeu, une plainte pour diffamation déposée par l'agence Capa, dirigée par Hervé Chabalier, contre Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo.

En mai 1999, ce dernier participe à l'enregistrement de l'émission Place de la République produite par Capa et diffusée sur France 2 (1). Invité à disserter sur le thème du jour («Place aux jeunes!»), Philippe Val s'en prend d'abord à la concentration des richesses «entre les mains de Bouygues, Lagardère, Jean-Marie Messier (de Vivendi)» puis, dans un deuxième temps, s'attaque à Bouygues et Lagardère, entreprises qui, selon lui, pratiquent un «cumul industriel» dangereux pour la démocratie. Selon Val, à l'issue de l'enregistrement, un membre de Capa le félicite de son intervention, mais le prévient que son allusion à Vivendi et à son président Jean-Marie Messier sera coupée du fait des liens qui unissent l'agence à l'ex-Compagnie générale des eaux. Ces liens sont indéniables: Canal + (dont Vivendi est l'actionnaire majoritaire) détient 4,45% de Capa, qui doit 43% de son chiffre d'affaires à la chaîne cryptée (les reportages du Vrai Journal de Karl Zéro, du Journal du cinéma et de Nulle Part ailleurs sont produits par Capa). Lors de la diffusion de l'émission sur France 2 le 18 mai, Val constate que le passage où il s'en prenait à Jean-M