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Libération
Critique

La route du saphir. France Inter, «Carnet nomade», de 15 heures à 17 h 25.

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publié le 17 mars 2000 à 23h34

Les Beatles auraient de quoi arracher les cordes de leurs guitares.

Un bonhomme s'égosille dans un Let it be, des passants papotent, on imagine une rue londonienne. Or, nous sommes à Madagascar. Alexandre Héraut décrit l'atmosphère de ce petit coin comme on raconterait un polar, avec un léger suspense dans la mise en onde. Comme si on était au cinéma et que la voix off plantait le décor. Un joli jeu de mise en ondes. Mais de quoi s'agit-il exactement? D'une promenade sur la route du saphir, «au bout de la nationale 7», où se niche un eldorado. Car, ce n'est plus un secret, on va dans cet endroit de l'île pour y dénicher des saphirs. «Tu vas voir, Madagascar ne peut pas être un pays pauvre"», raconte un habitant. Deux heures et demie de balade dans la brousse, donc, pour arriver près de la mine de saphirs. Il fait presque 35 °C. Et l'on file s'engouffrer dans ce puits de 15 mètres où les pelles remuent le sol pour en extraire la pierre magique. Puis, le reportage se colore davantage. Airs de guitare (on fredonne même du Roch Voisine) et conversations de mineurs se superposent. Ce brouhaha, qui chatouille un peu les oreilles, a le charmant avantage de téléporter l'auditeur au coeur même de cette carrière, dans un village poussiéreux. Au milieu de cette ruée vers l'or. Certains, poussés par la rumeur et ce mirage bien réel, débarquent de l'autre bout de l'île pour glaner quelques roches. Ce reportage, monté à la Daniel Mermet (le micro n'est jamais débranché, on entend