Nantes, correspondance.
Bref rédacteur en chef de la station France 3 Pays de la Loire basée à Nantes, Patrick Pugin n'aura pas beaucoup servi. Au passage, la chaîne des régions fait l'expérience malheureuse d'une tentative ponctuelle de réforme piteusement avortée devant la levée interne de boucliers. Recruté en mars 1999, cet ancien de la chaîne privée RTL 9 est désavoué moins de neuf mois plus tard par sa hiérarchie, après un conflit ouvert avec une partie de la rédaction. Alors que son successeur doit être nommé dans les jours qui viennent, la procédure de licenciement, lancée en décembre, est en pourparlers. Motif: incompétence managériale, traduite par la formule de «perte de confiance» de la direction.
«Faire de l'audience». «J'ai le tort de ne pas être du sérail, confie Patrick Pugin. En mettant en place une autre politique rédactionnelle, j'ai heurté, déplu à une partie des journalistes. Je suis allé trop vite par rapport aux archaïsmes propres à la maison.» L'évincé met notamment en cause les pesanteurs syndicales, et le poids des habitudes, de journalistes cramponnés au précédent projet rédactionnel: «On est venu me chercher dans le privé pour faire de l'audience. On a gagné cinq points en trois mois, on était donc en bonne voie. Au lieu des grandes enquêtes prétentieuses, des magazines pas très excitants, je voulais du concret, en faisant de l'actu, précise, vivante, avec de la curiosité, du souffle. C'est-à-dire traiter des faits divers, suivre le tribunal, et mê