Le 3 novembre 1994, la France découvre les photos d'un père avec sa
fille, François Mitterrand, président de la République, Mazarine, 20 ans. Secret de polichinelle pour quelques-uns. Secret d'Etat pour Mitterrand. Le nouveau magazine de reportages de M6 (1) revient sur cette affaire. Les interviews exclusives de ceux qui en furent au coeur sont édifiantes.
Mai 1981. Mazarine a 6 ans. «Je la découvre quatre semaines après mon arrivée», se souvient Gilles Ménage, conseiller de Mitterrand. Face à Christian Prouteau, supergendarme de l'Elysée, Mitterrand feinte, renvoie vers André Rousselet, qui se défausse sur François de Grossouvre, gêné: «Ah bon, il ne vous a pas mis au courant"» Splendide florentisme mitterrandien. Un écrivain imprudemment qualifié de talentueux par Mitterrand, Jean-Edern Hallier, furibard de ne pas avoir été remercié par le Président qu'il pense avoir fait élire, s'empare de l'affaire. En 1984, le manuscrit de Tonton et Mazarine circule sous les manteaux. L'Elysée fait donner l'artillerie lourde: l'écrivain et ses proches sont inscrits sur la liste des écoutes téléphoniques de l'Elysée; les éditeurs contactés subissent de sympathiques pressions, du PDG d'Albin Michel à Paul-Arnaud Hérissey: «J'ai été, gentiment mais fermement, prévenu, que si je publiais ce livre (") j'allais au devant d'ennuis.» Déguisé en Bourgeois de Calais, Hallier brûle son manuscrit devant l'Elysée. Et le publie en feuilleton, dans son journal, l'Idiot international. Les menaces d'