Le Nil a toujours charrié autant de fantasmes que de limon. Le
mystère des origines de cet étrange fleuve, le deuxième au monde, qui traverse le désert avant de se jeter dans la mer, en a turlupiné plus d'un, à commencer par les anciens Egyptiens. Comprenant qu'ils lui devaient leur existence, ils en ont fait une divinité comme le montre le Nil, berceau des civilisations. Plus rationalistes et curieux, les Grecs et les Romains ont tenté de percer le mystère de ses sources, que Claude Ptolémée situaient dans les fantasmatiques monts de la Lune et que les légions de Néron, enlisées dans les immenses marais du Sud-Soudan, n'ont jamais réussi à atteindre.
A la recherche des sources du Nil raconte la folle course de vitesse des aventuriers européens du XIXe siècle: Burton, Speke, Livingstone, Becker, etc. A défaut de pouvoir visionner tous les documentaires diffusés, il est difficile de juger de l'ensemble mais sur ce qu'on a pu en voir, cette Thema s'annonce passionnante, quoique peu affriolante. Dommage que la forme n'ait pas bénéficié du même soin que le fond: la balade sur le lac éthiopien Tana, d'où part le Nil Bleu pour rejoindre le Nil Blanc à Khartoum, méritait mieux. On se consolera avec la richesse du contenu. Aucun aspect de la vie du fleuve n'est oublié: ni la lourde menace écologique que fait peser la démographie égyptienne, ni les cruciaux enjeux stratégiques lourd de conflits potentiels entre les pays d'amont et l'Egypte, qui sait à quel point sa vie ne tient qu'à"