Les amoureux du Poulpe vont être déçus ce soir: un doc prétentiard
(mais bref) entend nous tracer la vie (et la presque mort) de Gabriel Lecouvreur, né un soir de l'ère Juppé (1995) dans les têtes embrumées de quatre avinés (c'est eux qui le disent): Jean-Bernard Pouy, Serge Quadruppani, Patrick Raynal et un inconscient qui fait l'éditeur, Antoine de Kerversau. Rappel: le zigue est libertaire, vit dans un quartier prétendument populaire, le XIe arrondissement de Paris, aime Cheryl, coiffeuse pelucholâtre, fonce tête baissée dans des combats contre des allumés du FN (très méchants), des sectes (très méchantes) ou des bourgeois (très méchants). Il s'appelle le Poulpe en référence aux «pulps», ces romans populaires américains. Un auteur par histoire, un titre en forme de mauvais jeu de mots pour attirer intello-gaucho, vrai ou faux populo (au top: La petite écuyère a cafté, Arrêtez le carrelage,, Nazis dans le métro, Lundi c'est sodomie). Aux Editions Baleine, on est entre copains, on ne se prend pas au sérieux. L'objectif est de faire du roman populaire, du vrai. Et ça marche: 40 000 exemplaires en moyenne. La télé avance ses crocs, mais le héros fait un peu peur. Il y aura un film de cinéma foutraque, attendrissant. Et, très vite des querelles personnelles sur lesquelles ce docutoc passe vite, que le débat (sur Forum) esquisse. Un trou de trois millions de francs dû à une politique éditoriale démente. Plus grave, la prétention littéraire du début a vite disparu. Le Poulpe est