En janvier dernier, Michel Charasse avait fait adopter par le Sénat
un amendement plaçant les sociétés de droits d'auteurs (Adami, Sacem, SACD, etc.) sous le contrôle de la Cour des comptes. Dans la nuit de mercredi à jeudi à l'Assemblée, lors de l'examen de la loi sur l'audiovisuel, les députés ont annulé ce texte, préférant mettre ces sociétés sous le contrôle d'une commission indépendante.
Les dossiers touchant aux sociétés d'auteurs ont décidément des effets troublants sur la vie politique française. Au Palais Bourbon, les élus s'en sont pris vivement à Michel Charasse qui, dans Libération du 20 mars, avait émis des doute sur leur intégrité face à ce dossier: «A croire que la Sacem paie ou arrose les députés!», avait lancé le sénateur, après avoir constaté la mobilisation (générale) des députés contre son amendement. «C'est un véritable scandale!», a rétorqué le député communiste Jean-Claude Lefort, approuvé par les élus UDF et RPR. Hier, reconnaissant que son propos était malheureux, Michel Charasse nous affirmait: «Je n'ai jamais voulu dire que les élus, que je respecte, sont payés par les sociétés d'auteurs. Mais je maintiens que celles-ci nous donnent des petits cadeaux et des subventions pour les fêtes dans nos villages.»
Voté par des députés de gauche comme de droite, l'amendement de l'Assemblée suit, à quelques points près, les propositions faites ces derniers semaines dans des pétitions par les sociétés d'auteurs elles-mêmes. Dans une lettre adressée le 16 mars au