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Libération

Irruption de photographes auprès des volcans. Pour pouvoir immortaliser les paysages sans autorisation.

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publié le 27 mars 2000 à 23h16

Clermont-Ferrand, correspondance.

«Un monde sans photo est un monde aveugle», «Libérez les images». Appareil dans une main, pancarte dans l'autre, 250 photographes venus de toute la France (1) ont grimpé, samedi, jusqu'au sommet du puy de Dôme pour crier leur inquiétude. «Bientôt, nous ne pourrons plus photographier que le ciel et la mer», s'insurgent-ils devant la dernière restriction en date qui leur a été faite: l'interdiction de photographier un volcan sans l'autorisation de ses propriétaires.

«Et quand bien même"» C'est la goutte d'eau qui fait déborder un vase rempli généreusement depuis longtemps de tracas et de procès en tout genre (lire encadré ci-contre). «J'ai photographié pour un ouvrage, avec l'accord de sa propriétaire, la maison natale de Jules Romains, explique Jean-Jacques Arcis, photographe au Puy-en-Velay. Aujourd'hui, elle me demande 300 000 francs pour le "préjudice incroyable subi suite à cette publication. Je lui avais fait confiance, aucun papier n'avait été signé.» «Moi, renchérit Robert Terzian, photographe à Marseille, je devais photographier dans la même journée pour la Marseillaise le parc Borely, un grand chantier et le Vieux-Port. Je n'ai rien pu faire, je ne pouvais pas attendre quinze jours pour les autorisations.» Mais jusque-là, du côté des paysages, la voie semblait libre.

D'où l'étonnement lorsque Massif central Magazine, bimestriel célébrant la beauté de la région, s'est vu assigné en justice en fin d'année pour avoir publié une image du P