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Libération
Critique

Mocky à la criée

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«Strip-tease» d’anthologie sur les gueulantes du cinéaste.
publié le 27 mars 2000 à 23h38

Déjà diffusé le 1er janvier dernier, ce numéro de Strip-tease étaitp assé quasiment inaperçu pour cause de gueule de bois post-réveillon. Remercions donc France 3 pour cette rediffusion de l’un des sujets les plus drôles qu’ait jamais produits l’émission belge. Le Parapluie de Cherbourg n’est pas un document sur un fan de Jacques Demy, mais un reportage sur le vif du tournage d’un film de Jean-Pierre Mocky. Où l’on constate que sa réputation de cinéaste colérique est totalement imméritée: il faudrait plutôt parler de fou furieux. Pour une heure de prises de vues, comptez 55 minutes d’engueulades intenses sur tout ce qui passe à sa portée: la mer qui remonte trop, le vent qui souffle trop fort et, surtout, le chef opérateur qui est trop lent («Mais moteur, bordel de merde, il va pleuvoir. Moteur! MOTEUR!!!»). Les prises de bec entre Mocky et ce papy irrésistible semblent d’ailleurs toutes droites sorties » d’un film de Mocky. Tout comme la scène où les deux, soudain rabibochés, font le tour des bistrots et négocient les prix les plus bas pour la cantine de l’équipe («Syndicalement, ils ont le droit à fromage et dessert, mais de toute façon, ils le bouffent jamais, le dessert!»).

Le deuxième sujet de la soirée, le Beau Jacques, est, dans un autre genre, tout aussi gratiné. Dans une maison de retraite québécoise, une mamie regarde à la télé son idole, le pilote Jacques Villeneuve. Fumant comme un pompier, elle change quatre fois de robe de chambre ­ «c’est pour lui porter chanc