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Libération
Critique

De brut et de fureurs. Calvi et Meurice zigzaguent dans les affaires d'Elf. Pas très propres. «Elf, les chasses au trésor», documentaire. Arte, 20h45.

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publié le 5 avril 2000 à 23h41

L'affaire Elf n'est pas un accident dans l'histoire de la

multinationale pétrolière. C'est ce que confirme l'enquête impressionnante en deux volets réalisée par Fabrizio Calvi, Jean-Michel Meurice (déjà auteurs pour Arte de Série Noire au Crédit Lyonnais, diffusée l'an dernier) et Laurence Dequay. Les Chasses au trésor reviennent sur six épisodes révélateurs des enjeux géostratégiques, des intérêts financiers considérables et, surtout, des méthodes peu recommandables utilisées par l'ex-fleuron de l'industrie pétrolière française pour griller ses concurrents. La plupart de ces histoires, de la prospection ruineuse mais stérile en Asie Centrale au rachat fort «commissionné» de la raffinerie est-allemande de Leuna, ne sont plus vraiment des scoops. Mais les auteurs en restituent habilement le contexte et les conséquences, au moyen de témoignages souvent surprenants d'hommes de l'ombre. Un intermédiaire explique ainsi comment il a permis au groupe de s'introduire en Syrie alors que les services secrets syriens participaient à des attentats à Paris. Et un ancien cadre dirigeant raconte la bagarre interne (avec constitution de caisses noires, filatures et menaces de mort) pour prendre le contrôle des juteuses sociétés financières de la compagnie ­ un roman d'espionnage bien glauque dont le héros n'est autre qu'Alfred Sirven" Dans leur exploration des bas-fonds du pétrole, les enquêteurs des Chasses au trésor ont même déniché deux perles. L'une fait sourire, l'autre beaucoup moins: