Menu
Libération
Critique

Sartre revient d'entre les mots. Seligmann éclaire les fondements de la pensée sartrienne. Sobre et digne. Le Sens de l'histoire, «Sartre, vingt ans d'absence?», documentaire. La Cinquième, dimanche, 16 h 35.

Article réservé aux abonnés
publié le 8 avril 2000 à 0h12

Hypothèse: ces dernières semaines, vous étiez absent de France. Il

vous aura échappé un événement éditorialo-médiatique d'importance: Sartre est mort. C'était il y a vingt ans, détail. L'enterrement civil eut lieu le 19 avril 1980. L'enterrement religieux se déroule depuis le début de l'année. Thuriféraires et ennemis discourent, un rien crispants pour ceux qui ont vingt ans en l'an 2000 et se foutent d'avoir tort ou raison avec Sartre. Causent les membres, proches ou lointains, de la famille sartrienne. Cet après-midi, Michel-Antoine Burnier (auteur du Testament de Sartre et de l'Adieu à Sartre) et Annie Cohen-Solal (auteur en 1985 de Sartre, 1905-1980). Passion souriante chez elle pour un philosophe que le «sottisier parisien» veut dévaloriser quand sa pensée, complexe, doit être appréhendée globalement, dans son théâtre, ses romans, sa philosophie, ses scénarios. Bougonnerie chez Burnier qui dénonce les haines «ratichonnes» qui attaquèrent et attaquent toujours Sartre. Chez tous deux, un réel respect pour l'intellectuel qui refusait tous les conformismes et, très visiblement pour Burnier, l'aida à construire sa pensée propre. Le débat paraîtra agréablement léger après la diffusion du sobre et beau documentaire de Guy Seligmann. Il éclaire les fondements mêmes de la pensée sartrienne. C'est dire si l'anecdote est bannie. C'est dire si la place est rendue à la parole. Celle de Sartre, bien sûr, filmé par Alexandre Astruc et Michel Contat. Parole de l'intellectuel engagé, d'a