Paraphrasons cette publicité pour un journal concurrent mais
néanmoins ami: le Romain, il vaut mieux l'avoir en documentaire. On le constatera avec ce film de Paolo Pisanelli, l'habitant de la Ville éternelle est un râleur né. Colérique et bohème. C'est aussi un vrai poète. Pour s'en convaincre, il suffit de suivre cette Arlette Laguiller locale, maquillée en dame patronnesse, qui, de place en place, harangue la foule, martelant que les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres. Son argument-massue: «Je suis croyante et je vois trop de petits cardinaux à la télévision avec des dents en or!» Ambiance le Temps des gitans avec un Tsigane parqué dans sa caravane aux portes de la ville. Il en appelle à la solidarité des Romains: «Trouvez-nous un endroit pour vivre, pas comme vous, mais un peu quand même"» Il y a aussi tout le charme de la bureaucratie résumé en une phrase à propos d'un permis de construire: «Envoyez-le à la mairie qui nous l'enverra pour nous demander notre avis et" notre avis sera positif.» Moment surréaliste enfin, avec un aveugle pris en filature par la caméra. La canne blanche en avant, le jeune homme tente tant bien que mal d'éviter les détritus qui s'amoncellent sur les trottoirs. Comme ses concitoyens, il peste contre les centaines de travaux en cours. Travaux, chantiers qui font de Rome une vraie ville ouverte aux embouteillages. Sans aucun commentaire ce qui rend le documentaire encore plus subversif , le réalisateur montr