C'est fou comme à la radio les gens se dévoilent. A croire qu'un
micro est moins intimidant qu'une caméra, même pour les habitués des sunlights. Benjamin Castaldi, petit-fils de Simone Signoret (et fils de Catherine Allégret), recevait jeudi dernier Pascal Sevran. Le présentateur de la Chance aux chansons fait actuellement un tabac en librairie avec la vie sans lui, son dernier roman. Il y raconte une pathétique histoire d'amour, celle qu'il vécut pendant treize ans avec Stéphane, jusqu'à ce que ce dernier meure des suites d'une longue maladie. Sevran se confie à Castaldi d'une voix hachée, presque déchirante: «Il s'appelait Stéphane, et désormais tous les garçons s'appellent Stéphane.» Il tremble de ferveur: «Lui qui était si clair, si sain, si droit.» Et le phrasé devient éloquent, le ton sérieux: «Je n'ai rien enjolivé. Là, on ne joue pas.» Et puis, par moment, on retrouve le présentateur que l'on connaît, à la fois teigneux et drôle: «Le soleil avachit les gens. Je n'aime pas le relâchement. Quand on est au 15 août, je dis "Vivement Noël! Regardez les ciels d'Irlande sous la pluie, c'est quand même mieux que le Sahel!» Ou bien: «Je ne fréquente que des gens qui lisent.» On le redécouvre donneur de leçon, surtout quand il défend François Mitterrand: «Un peu de cynisme ne nuit pas aux hommes, c'est une bonne réponse aux imbéciles!» Et d'une incroyable lucidité sur ses défauts: «J'ai la faiblesse de croire que j'ai toujours raison.» Tout en n'oubliant pas de rester très mode