L'utilisation des stars est aussi vieille que la publicité. Mais il
est loin le temps où pour une poignée de pépettes, une starlette gironde acceptait le long trempage en bain moussant pour vanter les bienfaits de l'huile d'olive dans le savon. Aujourd'hui c'est la star en tant que star qui figure dans la pub, sommée pour un important cachet de délivrer un important avis sur la cuisson des pâtes (Depardieu) ou sur l'effet décap'four d'un nouveau chewing gum dentaire (Yannick Noah) «Mais qui je suis pour dire ça?», se demandait-il à la fin du spot. Réponse: «Mais tu es Yannick Noah bibiche, et c'est pour ça qu'on t'a bien payé.» Mis à part ce léger détail, Noah et sa modestie annonçaient une tendance qui vient d'exploser dans le nouveau spot pour les téléphones SFR. Dans un décor urbain moderne (plexi fumé et inox brossé) un jeune homme dans le coup (costard gris et cheveux mi-longs) est embu à quelques slogans destinés à le singulariser dans la foule: «C'est quelqu'un d'important, il décide de tout, vous le connaissez forcément!» Comme pas du tout, bien que ce «quelqu'un d'important» soit le clone de n'importe quel couillon qui vient de créer sa start-up, on se demande où le spot SFR veut nous mener. En fait, sur les genoux de Patrick Bruel. Qui, tel le fantôme de lui-même, fait une apparition quasi subliminale. C'est ça l'idée: un parmi d'autres. Un parmi nous autres parce que cette manière de banaliser la star n'est qu'un ricochet pour stariser n'importe qui: «Lui!», dit le