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Libération
Critique

Louise ou les feux de l'amour. France Culture, «Surpris par la nuit», du lundi au vendredi de 22h30 à minuit.

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publié le 2 mai 2000 à 0h39

Surpris par la nuit rediffuse ce soir un documentaire récompensé par

le prix Paul-Gilson.

La philosophe Sylvie Gasteau, qui signe là sa première émission radiophonique, est entrée dans l'univers de Louise, une agricultrice des monts d'Arrée qui a enterré son mari, Louis, il y a déjà bien longtemps. A soixante-treize ans, elle vit seule dans sa ferme retirée et raconte ses vieux jours, sa vie, son mariage. «A l'époque on disait "Yéyéyé mariez-vous, mettez-vous la corde au cou..» Une vie d'agricultrice finalement pas si éloignée de ce que la plupart des femmes d'aujourd'hui continuent à vivre quotidiennement: «On a fait plus d'heures que les hommes. Quand la journée était finie, il fallait encore s'occuper de la maison et des enfants.» Une de ses copines de parties de dominos surenchérit: «On se mettait dans la misère ["] Moi j'avais une belle- soeur en plus de la belle-mère. Elle était pas commode.» Et la productrice de demander: «Quand est-ce que vous étiez seule avec lui?» ­ «La nuit. Seulement il n'y avait pas de chandelle.» La vieille Bretonne partage maintenant sa vie solitaire entre le cimetière, le marché où elle se rend avec sa voiturette (contre l'avis de ses enfants) et son feuilleton préféré qu'elle ne manquerait pour rien au monde, les Feux de l'amour. Un beau documentaire sonore dont la réalisation signée Monique Vielletet restitue, sur fond d'accordéon, une Bretagne disparue qui ressemble fort à celle de Yann Paranthoën. La conclusion de cette histoire vraie, il